Lancé en juin 2020, le projet franco-allemand Gaia-X a pour objectif de développer un catalogue d’offres Cloud pour l’Europe, ses États membres, ses entreprises et ses citoyens. de dimension européenne, capables de concurrencer les géants américains du Cloud. L’idée est de développer une « marque » intégrant des critères que se sont engagés à respecter les 22 membres fondateurs (leaders du digital, industriels, universitaires et associations).
La marque Gaia-X se veut avant tout une « garantie de confiance », notamment sur le respect des règlementations européennes en matière de protection des données personnelles, ainsi que sur la « portabilité », c’est-à-dire la possibilité de changer de fournisseur Cloud. Notons que les membres fondateurs sont à la fois des offreurs de solutions Cloud comme Atos mais aussi des clients, comme EDF ou Safran. Cela devrait garantir un certain niveau des commandes et donc de pérennité pour ce projet de « Cloud souverain européen ». Les premières offres Gaia-X sont attendues courant 2021.
Source data-infrastructure.eu, cigref.fr, entreprises.gouv.fr, Smart-Industries
1 – Même s’il s’agit d’offres répondant à des critères de souveraineté européenne, notamment sur la protection des données, il convient de bien étudier les contrats. Comme pour toute solution Cloud, un des points de vigilance est la réversibilité des données, c’est-à-dire leur restitution dans un format exploitable.
2 – La sécurité de l’infrastructure Cloud est un élément crucial dans le choix du prestataire, et les offres Gaia-X ne devraient pas échapper à cette règle. Pour évaluer le niveau de sécurité de l’infrastructure, il peut être opportun de demander à un spécialiste indépendant de mener un audit.
3 – Les contrats Cloud intègrent un volet dédié à la qualité de service ou « SLA » (Service Level Agreement). Il garantit notamment la disponibilité du service dans le temps, en général 99,95 à 99,99 %. Ces chiffres peuvent cependant couvrir des réalités différentes, selon les modes de calculs. Il convient donc de bien s’informer sur ce qui est qualifié, ou non, d’« incident » de disponibilité et sur les engagements en matière de temps de rétablissement du service.
4 – Les retours sur investissement du Cloud sont très variables. Sur le long terme, il peut s’avérer plus coûteux de passer par un prestataire cloud que d’exploiter sa propre infrastructure interne (« on premise »). Evaluer le ROI est donc incontournable.
1 – Comme les autres offres Cloud, les principaux avantages techniques de Gaia-X est d’externaliser tout ou partie de son système d’information afin de gagner en scalabilité (adapter les ressources en fonction des besoins) et aussi en sécurité.
2 – Dans le cas spécifique de Gaia-X un des principaux atouts est d’être assuré du respect des règlementations européennes sur la protection des données (RGPD).
3 – Externaliser son système d’information dans le Cloud permet aussi de s’affranchir de sa gestion en interne. La DSI peut ainsi se concentrer sur d’autres tâches, notamment les projets de transformation numérique.
4 – Grâce aux engagements sur la portabilité des données, les offres Gaia-X devraient faciliter le basculement d’un prestataire à un autre, afin de de ne pas être dépendant d’un seul acteur, ou même d’en combiner plusieurs selon le principe du multi-cloud.
1 – Quels sont les enjeux de l’entreprise en matière de protection de données sensibles ? S’il n’y en a pas ou modérément, peut-être que des prestataires cloud « classiques », et non « souverains », peuvent mieux convenir.
2 – Les besoins en ressource informatique de l’entreprise sont-ils amenés à évoluer ? Si c’est le cas, la scalabilité du cloud est intéressante. Si l’infrastructure interne répond parfaitement aux besoins, peut-être qu’il n’est pas opportun d’externaliser.
3 – À quel type de Cloud correspondent les besoins de l’entreprise : Cloud privé, Cloud public, Cloud Hydride ? Pour orienter ce choix, il convient de poser un diagnostic précis sur la typologie des données ou applications à héberger.
4 – Les offres Cloud étant basées sur des abonnements : est-ce que le modèle économique de l’entreprise est compatible avec cette nouvelle ligne de coût ? Elle va en effet impacter le budget de fonctionnement et non celui d’investissement.